Avez-vous déjà entendu parlé de ce commerçant belge qui avait acheté un tableau dans un bar de la province de Liège ? Son coût ? 500 euros. Il en vaut aujourd’hui 30 millions. Si ce genre d’investissement peut faire rêver, il n’en reste pas moins exceptionnel. Voici donc quelques éléments pour mieux appréhender le monde de l’art et les investissements possibles de façon rationnelle. 

Quelques tendances sur le marché de l’art dans le monde en 2019 

Le rapport publié par ArtPrice sur l’année 2019 montre les grandes tendances du marché de l’art. Deux points capitaux doivent attirer notre attention. 

Premièrement, le volume des ventes s’est contracté sur le premier semestre de l’année 2019 (-17 %), quand dans le même temps, le prix moyen des œuvres d’art continuait sa hausse. Le rapport note par ailleurs, que l’art contemporain se vend bien mieux et que de fait, ce marché est plus liquide (plus facile de vendre rapidement) que les autres. 

Un marché réservé aux amateurs ? 

Le marché de l’art est avant tout un marché pour diversifier votre patrimoine. A l’instar d’autres placements comme les voitures ou les montres de collection, il est bien souvent un placement « coup de cœur » par des amateurs et des connaisseurs avisés. 

Stephano Lovo et Christophe Spaenjers identifient trois types d’acheteurs d’art : 

  • Les collectionneurs qui achètent sans réelle perspective de rentabilité 
  • Les « art flipper » : Ils cherchent essentiellement à acquérir des œuvres d’art à bon prix pour les revendre rapidement 
  • Les investisseurs : Ils investissent comme les « art flipper » mais sur une perspective à plus long terme et ne revendent que si le marché le permet. 

Enfin, il est important de considérer que l’art est souvent un domaine ou il va falloir consentir à des investissements élevés pour pouvoir tirer de la rentabilité. Les maisons d’art pratiquent par ailleurs une taxation élevée sur la vente de chacune des œuvres d’art. Cela contribue encore plus à faire grimper le coût à l’entrée et l’investissement initial.   

Bon à savoir : Selon une étude de Barclays réalisée en 2012, les personnes les plus fortunées détiendraient près de 10 % de leur patrimoine en objet de valeur comme les tableaux, les bijoux ou le vin. 

Investir dans l’art, combien cela peut-il me rapporter ? 

Avant toute chose, il est utile de comprendre que le marché de l’art ne répond pas aux mêmes logiques de rentabilité que d’autres placements financiers comme une SCPI (pierre papier) ou un contrat d’assurance vie. En effet, certains chercheurs mettent notamment en avant l’idée que le rendement perçu d’une œuvre d’art est avant tout un dividende émotionnel, au-delà de l’aspect financier. En certains cas, les deux notions coexistent. 

Le marché de l’art est beaucoup plus volatile que d’autres segments d’investissement comme les actions ou les obligations. Un prix de marché est par nature beaucoup plus complexe à fixer, étant donné que l’œuvre est unique. Néanmoins, les experts donnent quelques conseils pour optimiser son investissement : 

  • Investir plutôt sur de l’art contemporain
  • Revendre dans un délai court d’un ou deux ans après l’achat 
  • S’entourer d’experts qui vous aideront sur comment acheter 

Investir dans l’art nécessite aussi de s’intéresser à l’aspect de la fiscalité. Les états européens appliquent une TVA sur l’acquisition d’œuvres d’art. Elle est de 21 % en Belgique et tourne entre 19 et 22 % dans l’union européenne. Pour les œuvres acquises hors de l’union européenne, les pays appliquent aussi une TVA à l’importation. Enfin, lors de la revente, il convient d’inclure dans son calcul de rentabilité, le droit de suite qui est la rémunération de l’artiste ou de ses ayants-droit.